Au moment où les coûts de maintenance et les besoins d’innovation n’ont jamais été aussi élevés, le CIO doit devenir maître dans l’optimisation de son budget.
Disposer des bons indicateurs et des bons outils pour maîtriser la transparence des coûts TI, savoir se comparer à l’industrie, tenir les objectifs, ne pas sous-investir ni sur-investir, comment faire les bons choix?
Pour mieux investir, il faut avant tout comprendre son environnement et son budget. À l’heure de la transformation numérique et de la démocratisation des TI, le CIO doit évoluer vers le rôle de Chief Innovation Officer avec un budget stable, malgré des dépenses qui augmentent de façon drastique. Les coûts liés à la sécurité, à la conformité, aux licences, à la formation et au reclassement du personnel TI, à la mobilité, aux données volumineuses et à l’infonuagique sont à l’augmentation. Alors où trouver le budget?
Pour savoir où chercher, il faut au préalable comprendre sa structure de coûts TI et savoir se comparer au marché pour en expliquer les différences. Une bonne gouvernance des coûts TI devrait prévoir un suivi mensuel et une comparaison au moins annuelle par rapport au secteur, avec les bons indicateurs.
Une fois maître du tableau de bord financier TI, il faut alors se pencher concrètement sur les axes prioritaires de coupure et d’optimisation :
1. Étudier les opportunités d’obtention de crédits d’impôt et de subventions. Il existe au Québec et au fédéral de nombreuses niches de crédits d’impôt en TI et en affaires électroniques qui font de Montréal la première ville canadienne - devant Toronto - en matière de croissance de l’emploi en TIC et de compétitivité des coûts totaux d’exploitation TIC. Étudier les opportunités d’obtention de crédits d’impôts et de subventions est donc recommandé.
2. Rationaliser la demande client. Le portefeuille de projets doit être priorisé et arbitré en fonction de l’alignement des projets informatiques sur les objectifs de développement de l'entreprise. Le choix des projets doit être validé avec les vice-présidences d'affaires. Les initiatives majeures doivent être découpées en lots indépendants répartis dans le temps et les procédures d’estimation de coûts doivent être raffinées pour notamment intégrer la gestion des temps passés.
3. Décommissionner les applications sans valeur ajoutée et s’affranchir de leurs coûts de maintenance L’heure est à l’innovation, à l’informatique décisionnelle, à la portabilité des applications sur appareils mobiles et à la réforme de la relation client.
4. Simplifier les infrastructures et externaliser, mais de façon réfléchie. L’opportunité de réduire les coûts d’infrastructure est réelle, mais il faut faire attention au report des coûts sur la sécurité ou sur les audits de tiers.
5. Revoir les coûts de licences : le logiciel libre permet des économies considérables mais peut également ne pas convenir à certains usages.
6. Mettre en place une politique d’approvisionnement stratégique avec des niveaux de service et ouvrir la consultation en mode forfaitaire est souvent plus profitable aux organisations que le marché des pigistes.